top of page

Burn-on : comment naît l'épuisement chronique ?

Dernière mise à jour : 1 avr. 2023

Contrairement au burn-out, désormais bien connu, le burn-on est un phénomène encore inexploré. Mais ce n'est pas parce qu'il est méconnu qu'il n'est pas réel ! Cette forme d'épuisement chronique – également appelée épuisement dépressif chronique – passe souvent inaperçue pendant longtemps (trop hélas !) et conduit petit à petit à de graves conséquences. Voici comment elle se développe :


Moteur, ça tourne... action !


Le réveil sonne, mon corps se met machinalement en route, et enchaîne les activités de la journée en mode pilote automatique. Moteur, ça tourne... action ! Tel le héros d’un film d'action hollywoodien, j'essaie de donner le meilleur de moi-même : je réussis professionnellement, j'en fais souvent trop, je gère tout haut la main (du moins, vu de l'extérieur) et je suis toujours de bonne humeur. Et cela fait son effet : supérieurs, collègues de travail, partenaires ou associés – tous les retours sont positifs, et les performances sont au rendez-vous !


Mais mon monde intérieur révèle une tout autre réalité.

Une femme est entourée de nombreuses assiettes colorées en équilibre sur des baguettes en bois. Avec dextérité, elle passe d'une baguette à l'autre pour s'assurer qu'aucune assiette ne tombe. Les personnes atteintes de burn-on en font souvent trop et mettent toujours tout en œuvre pour accomplir de nombreuses tâches simultanément. Ce faisant, elles ne laissent rien paraître de l'épuisement chronique qui les ronge intérieurement.
Vu de l'extérieur, les personnes atteintes de burn-on performent sans effort et gèrent toujours tout à la perfection.

La vie n'est pas drôle quand c'est le vide à l'intérieur


Une fois le costume d'acteur retiré – ou autrement dit : une fois les tâches accomplies – je ne me sens plus que comme une coquille vide. Épuisé(e), sans joie, aliéné(e) de moi-même. Je n'ai plus d'énergie, ni pour ce qui compte vraiment pour moi, ni pour ce qui me ferait du bien. Tout me semble être une obligation, y compris les choses que j'ai toujours aimées et appréciées auparavant. Même les sorties, les bons moments partagés avec mes ami(e)s, le sport ou les voyages ne sont plus que des points supplémentaires sur ma liste de choses à faire, déjà bien trop longue.


Je ne vis plus, je ne fais que fonctionner...


Voilà à peu près à quoi ressemble la bande-annonce de la vie d'une personne souffrant du syndrome du burn-on. Et le va-et-vient perpétuel entre ces deux états opposés est terriblement épuisant.


Le grand écart au-dessus du précipice


Dans le livre « Burn on: Immer kurz vorm Burn out » (traduction libre : « Le burn-on : constamment aux portes du burn-out »), paru en 2021, le professeur Bert te Wildt et Timo Schiele décrivent le burn-on comme une tension permanente entre deux pôles. Par analogie avec un gymnaste qui se tient fièrement et en souriant dans un grand écart douloureux sans remarquer qu'un gouffre s'ouvre sous lui, les personnes concernées par le burn-on ne réalisent longtemps pas qu'elles perdent pied... ou ne veulent pas le voir.


Une personne non genrée en style BD fait le grand écart au-dessus d'un précipice entre deux rochers. Les personnes atteintes de burn-on ne réalisent longtemps pas qu'elles perdent pied. Ou alors, elles ne veulent pas admettre qu'elles ressentent trop de stress et qu'elles souffrent en réalité d'un épuisement chronique.
Pour les personnes atteintes de burn-on, le fait d’osciller constamment entre performance et épuisement est terriblement usant.

Toujours à la limite, voire légèrement au-dessus de leurs capacités, elles mettent tout en œuvre pour continuer à performer au maximum. Elles ne laissent rien paraître de leurs efforts, mais la tension nécessaire pour ne pas tomber dans le vide leur demande toujours plus d'énergie. En burn-on, un tel état peut être maintenu sur une durée très longue. Et ce, sans qu'il y ait d'effondrement, comme ce serait typiquement le cas dans un burn-out. Et c'est justement cela qui est dangereux ! Le clivage brûlant devient un état permanent et rend malade.


Vous trouverez les 15 signes de burn-on à reconnaître dans la même série de blogs sous « Burn-on : 15 signes révélateurs d'épuisement chronique ».


Le stress, à la fois bénédiction...


Le stress est nécessaire à la survie. Si nous sommes en danger, notre corps déclenche automatiquement une sorte de réaction d'alarme et la production d‘hormones de stress explose. Cela libère de l'énergie et de la force à court terme pour nous permettre de nous protéger et, au sens figuré, de survivre (ce qu'on appelle la réaction de lutte et de fuite). Une fois le danger passé, cette réaction s'atténue, les hormones de stress diminuent et le corps revient à son état normal. Mais attention, cette médaille a aussi un revers.


...et malédiction


Si le stress (ou le grand écart, comme illustré par notre exemple ci-dessus) devient un état permanent, l'équilibre entre l’état d'alerte et l’état de repos ne peut plus être établi. Le niveau d'hormones de stress reste constamment élevé et nous déséquilibre.


Notre bien-être est fortement affecté, tant sur le plan physique que psychique, et la multitude de répercussions négatives possibles sur notre santé est effrayante : tensions chroniques, hypertension, ulcères d'estomac, maladies cardio-vasculaires, maladies rénales, troubles du métabolisme, allergies, maladies inflammatoires, problèmes de peau, difficultés de concentration, insomnie, manque d'énergie ou humeur dépressive ne sont que quelques exemples.


L'art du refoulement


Les personnes concernées sont souvent celles qui ont besoin de tout contrôler autour d'elles et qui ont tendance à être perfectionnistes. C'est pourquoi elles ne se laissent pas aller à l'effondrement. Et parce qu'elles considèrent leur travail ou leur activité comme fondamentalement utile et épanouissant – cela vaut aussi bien pour les personnes en activité professionnelle, que les parents ou les bénévoles – elles sont capables de refouler les symptômes pendant longtemps, trop longtemps. Un peu comme le gymnaste, elles endurent (apparemment sans effort) cet état de tension permanente et refoulent le fait que le sol se fissure sous leurs jambes. La vie est remise à plus tard, elles doivent d'abord fonctionner, performer...


Le syndrome du burn-on en bref


Dans le cas du burn-on, une forme chronique d'épuisement – également appelée épuisement dépressif chronique – s'installe lentement et mine littéralement les personnes concernées de l'intérieur. Le surmenage, le stress permanent ou la charge mentale constante sont à la base de ce phénomène pathologique. Malgré un épuisement profond, les tâches sont accomplies de manière irréprochable, le sourire aux lèvres. Mais à l'intérieur, les personnes concernées par le burn-on se sentent vide, sans énergie, sans joie et sans motivation. Elles ont l’impression de passer à côté de leur vie.


Le burn-on nous menace tous, directement ou indirectement


Quand on connaît les caractéristiques du burn-on, on se rend vite compte à quel point il est déjà répandu dans notre société occidentale. Et la tendance est à la hausse ! Nous sommes tous concernés ; soit directement, soit nous connaissons des personnes – peut-être même nos proches – qui le sont. Il est donc urgent d'agir afin que notre société ait un avenir sain et heureux devant elle.


Dans la même série de blogs, je te montre une voie possible pour sortir du burn-on, avec des instructions étape par étape – une approche simple, rapide et efficace. Ce lien te permettra d’accéder au blog : « Burn-on : sortir pas à pas de l'épuisement chronique ».


 

À propos de l'auteure

Ayant moi-même été affectée par le syndrome du burn-on, il me tient aujourd’hui à cœur de contribuer à la sensibilisation et à l'information sur cette forme d’épuisement chronique – c'est la raison d'être de cette série de blogs. J'espère ainsi aider le plus grand nombre de personnes à mieux comprendre leur situation, leurs émotions ou leurs peurs, afin qu'elles puissent s’en sortir d’elles-mêmes ou obtenir de l'aide.

En tant que coach HeartMath®, j'accompagne en outre mes client(e)s de manière très ciblée dans leur parcours individuel pour sortir du burn-on.



Source

Livre « Burn on : Immer kurz vorm Burn out – Das unerkannte Leiden und was dagegen hilft », Prof. Dr. Bert te Wildt, Timo Schiele, 2021, Editions Droemer (uniquement en allemand).

695 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page